Dans la salle commune des Gryffondors…

La Dame à la Licorne

Parfois, il arrive que des œuvres d’art s’incrustent dans des films, de façon plus ou moins discrète. C’est sur que si ça se passe dans un musée, c’est pas une bien grande surprise. Mais ce n’est pas toujours le cas, et si on n’y prête pas un œil attentif, leur présence peut bien nous passer sous le nez… Voilà donc une nouvelle rubrique qui vous permettra de vous la péter un peu! (mais pas trop hein, déconnez pas.)

HARRY POTTER

Vous voyez les murs de la salle commune des Gryffondors? Vous ne l’aviez peut-être pas remarqué, mais ils sont recouverts par un des plus grands chef-d’oeuvres de l’époque médiévale: La Dame à la licorne! Fraîchement restaurée et actuellement visible au Musée de Cluny, à Paris, la Dame à la licorne désigne un ensemble de six tapisseries, datant de la fin du XVème siècle environ.

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Tout d’abord, qu’est-ce qu’une tapisserie? C’est un ouvrage tissé orné de motifs décoratifs (naturalistes ou abstraits) ou de scènes figuratives, et qui se différencie des autres ouvrages textiles par sa technique d’exécution particulière. Elles reproduisent un modèle peint sur papier ou sur toile, appelé carton ou patron,  qui est réalisé par un peintre. Elles sont recherchées pour leur grande valeur décorative liée à leurs avantages pratiques, comme le réchauffement de l’espace. En effet, elles sont le plus souvent murales, et souvent regroupées en série sur le même thème, on dit alors « tenture ».

Ainsi, la Dame à la licorne est une tenture.Chaque tapisserie est une allégorie d’un des cinq sens: la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, et le toucher.

Le mystère entoure la sixième tapisserie, avec l’inscription « A mon seul désir » dont l’interprétation pose encore quelques problèmes! Symbolise-t-elle un sixième sens? Elle serait en fait une sorte de conclusion philosophique, celle de la vertu et de l’entendement, mais aussi du coeur.
On retrouve sur toutes les pièces la récurrence d’une femme, la Dame, entourée d’une servante, d’une licorne et d’un lion,tous  présents sur un îlot flottant. Ils sont mis en scène de différentes façons, selon le sens qu’ils symbolisent.
Le fond est en mille-fleurs c’est à dire des motifs floraux stylisés, très denses,  assez répandus à la fin du Moyen Âge. Ici, ils sont peuplés de divers animaux et l’arrière-plan est de couleur rouge vermeil, qui donne ce caractère si exceptionnel à la tenture et souligne probablement la richesse et la puissance du commanditaire.
D’ailleurs, c’est une autre interrogation qui entoure la Dame à la licorne, car on a des doutes quant à son origine. Elle serait selon certains, une production bruxelloise, et les armoiries de la famille lyonnaise Le Viste sont présentes, désignant un membre de la famille comme étant le commanditaire.

Sa beauté et son aura mystérieuse font d’elle une attraction que les touristes du monde entier viennent admirer à Cluny. (Allez-y aussi, car honnêtement, les photos sur internet sont vraiment nulles) Mais bon, la vraie question c’est plutôt « Qu’est-ce qu’elle fout dans la salle commune des Gryffondors? » … non? Je vous laisse méditer! 

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Bibliographie: 
Encyclopédie de l’art, La pochothèque GARZANTI, 2000, Livre de poche, Paris.
-Heck Christian, MOYEN-ÂGE Chrétienté et Islam, Histoire de l’art Flammarion, Réédition de 2011, Paris.
-Site du musée de Cluny  http://www.musee-moyenage.fr/pdf/cp_licorne_fr_eng.pdf

Ça vous a plu? Si oui, je reviens bientôt avec un nouvel article! N’ayant pas la culture cinématographique la plus développée du monde, n’hésitez pas à me signaler des films comportant des oeuvres d’art pouvant apparaître dans cette rubrique! 🙂

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Titulaire d’un master en histoire de l’art contemporain à l'Université d'Aix-Marseille, je me spécialise dans la période XIXe - XXe siècle et dans les arts en Méditerranée.

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