En contrebas de la médiévale cité des Baux, se trouvent des carrières de pierres calcaires, qui ont servi à construire le château…. On les appelle aujourd’hui les Carrières de Lumières, et elles portent plutôt bien ce joli nom. Après avoir servi de décor pour le tournage du film Le Testament d’Orphée, de Cocteau dans les années 60, elles accueillent depuis 1977 des spectacles multimédias uniques au monde, alliant projections visuelles et sons. Et c’est beau. Le spectacle actuellement projeté est, comme vous vous en doutez vu le titre de l’article, « Klimt et Vienne, un siècle d »or et de couleurs », et c’est de ça que je vais vous parler aujourd’hui !
Avant d’entrer dans la salle de projection, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. La dame de l’accueil vous prévient juste qu’il va faire froid et qu’il est donc conseillé de se couvrir (merci mais on est en août, il fait environ 35° dehors, je ne me ballade pas vraiment avec une doudoune dans mon sac). Bref, on entre, et là c’est un peu… éblouissant.
Des images de tous les côtés, sur plusieurs mètres de hauteur, sur le sol aussi, ça bouge, ça disparaît, apparaît…. Le tout accompagné par la musique, au volume assez fort pour que le spectateur soit complètement immergé dans le spectale. Et c’est très réussi, car quand on entre, on reste un peu bouche bée, le seul mot qui peut éventuellement venir à l’esprit c’est: « Wow… » (Enfin, je dis « on » mais je parle en fait de mon cas personnel, peut-être que certaines personnes ne sont pas réceptives à ce genre d’expérience…)
Bon c’est bien beau de parler des premières impressions, mais de quoi il traite, ce spectacle ?
Il retrace en fait 100 ans de peinture viennoise, et plus particulièrement les œuvres de Gustav Klimt, mais aussi Schiele et Hundertwasser, qui seront deux artistes grandement influencés par le premier. Portraits, paysages, nus, sont mis en scène, afin de vous plonger dans la Vienne de la fin du XIXème siècle….
En effet, c’est dans cette ville, alors capitale artistique, que va voir le jour un mouvement artistique qui va bouleverser l’art occidental. Ce mouvement est appelé La Sécession viennoise, et Klimt en est l »un des membres fondateur, même le président par la suite.
Malgré l’activité artistique et mondaine intense de Vienne, la société y était cependant très conservatrice et les artistes ont, à un moment donné, cherché à s’émanciper et à régénérer l’art en profondeur. Ils étaient parallèlement en quête d’une plus grande liberté.
Le coup d’envoi sera en quelque sorte donné lors du vaste programme de travaux public, pendant lequel Vienne vit fleurir des nouveaux bâtiment, de style Art Nouveau (Jugenstil). Cette liberté, les artistes vont l’acquérir, sous le concept de l’Art Total, c’est à dire l’utilisation simultanée de plusieurs médiums, plusieurs techniques, et disciplines artistiques, donc à mi-chemin entre les Beaux-Arts et les Arts Décoratifs… En effet, en collaboration avec les architectes, ils décorent les intérieurs de ces bâtiments, les ornant de motifs floraux, symbolistes, voire féminins… Ils cherchent à provoquer, en représentant la nudité et le sexe. Le meilleur exemple de ces lieux est le Pavillon de la Sécession, de Joseph Maria Olbrich.
Klimt est, encore aujourd’hui, l’artiste emblématique de ce mouvement et de cette période. L’or et les motifs décoratifs, caractéristiques de ses œuvres, resteront un symbole de cette révolution artistique. Il a ouvert la voie à la peinture moderne du XXe siècle… On le connait tous, même sans le savoir parfois, les reproductions de ses œuvres sont partout (ses portraits féminins principalement) , même à Ikea (si si, je vous jure).
Pour en revenir au spectacle, il fait 35min, et est divisé en 7 séquences (clique sur le lien pour en savoir plus):
Séquence 1 – La Vienne néoclassique
Séquence 2 – Klimt et la Sécession viennoise
Séquence 3 – Klimt et l’or
Séquence 4 – Klimt et la nature
Séquence 5 – Schiele
Séquence 6 – Klimt et les femmes
Séquence 7 – Hundertwasser
Pour conclure, les mots ne sont évidement pas à la hauteur de l’expérience, je vous recommande doncchaudement d’aller découvrir ces milliers d’oeuvres d’art prendre possession des carrières en musique….C’est bien, c’est beau, il faut y aller ! C’est jusqu’en janvier 2015, et c’est 10€ (8€ tarif réduit).
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J’adore Klimt ! Ça devait être beau à voir !
[…] aux Carrières de Lumières. A voir absolument !!! J’en avais déjà parlé cet été : ma chronique. – Jusqu’au 4 janvier […]
[…] dernière, je vous parlais avec grand enthousiasme du spectacle multimédia Klimt et Vienne, un siècle d’or et de couleurs. Cette année, les Carrières de Lumières accueillent les géants de la Renaissance : De Vinci, […]